Défense, hydrogène, voiture électrique… L’industrie française se bouge ! | Newsletter bimensuelle Op² (N°2)

PROJECT WATCH

L’actu des grands projets industriels en un coup d’œil

« Notre ambition, c’est de réindustrialiser en France.« 

Gilles Moreau, co-fondateur de Verkor

Bruno Le Maire approuve ce message.

Eh oui, la start-up française Verkor a choisi Dunkerque pour construire sa première « gigafactory » de cellules de batteries électriques, un terme qui semblait jusque-là réservé à des mastodontes comme Tesla. On vous en parle plus bas !

Giga li-ion. Pas de voiture électrique sans batterie. Verkor (comme cité plus haut) a lancé la construction de sa gigafactory de production de cellules de batteries électriques bas-carbone et haute performance lithium-ion dans les Hauts-de-France. La start-up grenobloise a levé 2 milliards d’euros de financement pour faire sortir de terre cette usine qui ouvrira ses portes en 2025. A la clé, 1200 emplois directs et jusqu’à 10 000 emplois indirects pour équiper 300 000 véhicules électriques sur les 2 millions prévus dans le plan France 2030… de marque Renault pour la grande majorité.

À la mine ! Pas de batterie sans lithium n’est-ce pas ? Dans l’Allier, l’une des plus grandes mines européennes de lithium sera exploitée par Imerys d’ici 2027 afin de fournir l’industrie des batteries électriques. Durée de vie du gisement : 25 ans minimum. L’entreprise française prévoit d’extraire à partir de 2028 près de 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium par an, de quoi équiper les batteries de 700 000 véhicules électriques. Et si tout se passe bien, Imerys deviendra le fournisseur majeur sur le marché européen des batteries. Avec ce trio gagnant (Renault-Verkor-Imerys), la boucle est bouclée.

Emmanuel Macron est sur le front du réarmement.

Économie de guerre. Le français Eurenco réussit sa relocalisation en investissant à Bergerac pour construire un site de production de poudres propulsives dédiées principalement aux obus de 155 mm. Budget de l’opération : 60 millions d’euros. L’usine produira 1 200 tonnes de poudre par an dès 2025, soit l’équivalent de 95 000 obus.

Capacité d’action / Degrés de liberté

Mise sur orbite. À nous la transition énergétique ! Jupiter 1000, le démonstrateur industriel opéré par GRTgaz est la première installation de Power-to-Gas à atteindre l’échelle du mégawatt en France. D’après les calculs du CEA, il permettra de produire à l’horizon 2035 un hydrogène renouvelable et bas carbone à moins de 2 € le kilogramme. C’est une première et c’est du lourd.

C’est dans les tuyaux. Produire de l’hydrogène « vert », c’est bien, mais encore faut-il réussir à le transporter après. C’est tout l’enjeu du projet MosaHYc, futur réseau européen porté par le couple franco-allemand GRTgaz/ Creos Deutschland qui entrera en service en 2027. MosaHYc transportera l’hydrogène sur 100 kilomètres entre les aciéries de Dillingen, dans la Sarre, et la plateforme pétrochimique de Carling, en Moselle, puis vers la commune luxembourgeoise de Perl. Le réseau a d’ailleurs déjà trouvé des fournisseurs côté français et des clients côté allemand !

Christophe Béchu voit la vie en vert.

27,9 milliards

C’est le montant des investissements de l’industrie française réalisés en 2023. Les Hauts-de-France, la Région Sud et le Grand Est en sont les grands gagnants, propulsés par le secteur énergétique et notamment les fameuses batteries. Un an plus tôt, ce montant s’élevait à 22 milliards d’euros. On avance.