Newsletter bimensuelle | Op² N°1

PROJECT WATCH

La newsletter des projets industriels qui comptent

Chers professionnels de l’industrie,

Nous sommes heureux d’inaugurer aujourd’hui « PROJECT WATCH », la 1ère newsletter dédiée aux grands projets industriels.Tous les quinze jours, nous vous partageons notre sélection des projets qui font l’actualité, ceux qui voient grand, ceux qui innovent, ceux qui font bouger les lignes. Nous attendons votre feedback avec impatience !

Bonne lecture,

L’équipe Op²

Bon, on parle de 32 000 créations nettes d’emplois industriels en 2022. Pas de quoi remplir le Parc des Princes, mais ça frémit dans le chaudron !

Ce n’est pas un slogan de Marlène Schiappa mais un cocorico industriel : Nuvia, filiale de Vinci Construction, remporte le contrat de démantèlement des unités 1 et 2 de la centrale nucléaire de Ringhals (en Suède, un pays qui a récemment choisi de réinvestir dans son parc nucléaire). Un projet de 6 ans qui mobilisera jusque 400 personnes. Ainsi, la France déploie largement son expertise nucléaire, des nouveaux EPR aux SMR, du maintien des réacteurs existants au démantèlement de centrales, donc. Si ce retour en grâce du nucléaire persiste, on peut craindre une pénurie prochaine d’ingénieurs qualifiés dans ce domaine…

Beau sourire pour Alstom qui décroche 103 nouvelles rames de métro. Les usagers de la ligne 13 apprécieront le sémillant MF19, avec ses ports USB et sa climatisation. Mais son bénéfice le plus notable, c’est son système de freinage électro-magnétique, bien moins polluant que son aïeul mécanique. Une bonne nouvelle pour les voyageurs comme pour l’environnement. Ce projet montre à nos yeux qu’en intégrant le critère environnemental au même niveau que les autres (coût, qualité, délai, performance), l’industrie a tout pour devenir le bras armé de la transition écologique. Ile-de-France-Mobilités et la RATP peuvent s’en féliciter.

Genvia annonce l’implantation à Béziers de sa future gigafactory d’électrolyseurs à haute température. Un projet d’envergure, qui vise plusieurs milliers d’unités annuelles pour produire de l’hydrogène bas carbone. Le point fort de ce nouveau fleuron : une techno qui se passe d’eau liquide, moins énergivore et sans dépendance aux terres rares. Pilote prévu en 2025, cadence industrielle en 2026. Il semble que le mot “gigafactory” devient de plus en plus à la mode en France et on ne saurait s’en plaindre.

À 5 mois des JO, le temps presse pour les extensions tant attendues de la ligne 14 du métro et du RER E (Eole). La RATP annonce une mise en service « quelque part en juin », soit une marge de manœuvre aussi étroite qu’un dossard olympique. La 14 doit conduire les spectateurs d’Orly à Paris intramuros et la E jusqu’à la Nanterre Arena ou la piscine olympique à Saint-Denis. Pour ces premiers Jeux « 100 % transports en commun », la tenue des délais risque de tenir à un fil. Dans un cas comme celui-ci, nous recommanderions aux chefs de projet de garder les drivers du projet comme boussole, en focalisant l’organisation et le cadencement sur la convergence des éléments répondant à ces drivers. Quitte à retirer du scope des aspects moins critiques et à les livrer plus tard. Les JO n’attendent pas.

L’ONG Ateliers du Futur publie son classement des meilleures stratégies de décarbonation du CAC 40. A l’instar de la directive CSRD, qui contraint les entreprises à publier leurs engagements et leurs plans d’actions, ce sont les trajectoires qui sont ici scrutées. Sur le podium : ENGIE, Schneider Electric et ArcelorMittal. Définir des stratégies ambitieuses est bien sûr un prérequis, mais pour que la décarbonation advienne, les projets industriels seront les vrais leviers. Des projets de nouveaux systèmes, de nouvelles infrastructures, qui incluent des innovations génératrices de complexité mais nécessaires à l’équilibre économique de la démarche.

Parmi les entreprises qui espèrent bénéficier du fameux plan d’investissement de 100 milliards dans le ferroviaire, coup de projecteur sur SafeRail, cette ETI nantaise spécialisée dans les systèmes de contrôle-commande et la signalisation. Au-delà de l’innovation qui fait son ADN, sa compétitivité dans cette bataille du rail se jouera dans l’accès aux compétences. Dénicher, former et accompagner les chefs de projet compétents est un enjeu central, dans le ferroviaire ou comme dans d’autres secteurs en expansion.

100 000

C’est le nombre de salariés que le nucléaire devrait embaucher en France dans les 10 prochaines années. Soit 10 000 par an. Toute la filière est sur le pied de guerre pour (re)mobiliser les troupes, comme lors de ce grand raout RH national pour attirer les talents. On revient de si loin…